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1997 - Article DNA 12 juillet
Le Faubourg : un passage difficile
Fondée il y a cinq ans par un groupe d'artistes issus des arts déco, l'association strasbourgeoise Le Faubourg aborde un cap difficile de sa jeune existence. Avec le paradoxe d'une reconnaissance artistique dépourvue d'un vrai soutien financier. Le ton est un peu désabusé : « C'est vrai que le travail qu'on réalise est salué un peu partout. Le prix du CEAAC qui nous été accordé en 95 en témoigne. Mais ce qui nous manque cruellement, ce sont les moyens. Sur ce plan-là, l'aide est ridicule. » Membre-fondateur du Faubourg, Léonore Bonaccini résume assez bien l'état d'esprit qui prévaut au sein du groupe : une exaspération liée à de nouveaux projets de plus en plus fragilisés. « Des expositions qu'on voulait mener avec des artistes ont dû être abandonnées faute d'un minimum de financement », ajoute Bruno Dulibine qui se voit mal inviter des plasticiens au Faubourg en leur demandant d'en assurer les frais. « C'est pas comme ça qu'on bosse ! » Créée en 1992 à l'initiative d'une dizaine d'étudiants de l'école des arts décoratifs de Strasbourg, « Le Faubourg » -l'association était alors installée au Faubourg de Pierre- avait d'abord pour but de permettre au groupe de présenter le propre travail de ses membres dans un lieu géré collectivement. « Avec le temps, on s'est de plus en plus tournés vers la jeune scène artistique, pour faire circuler d'autres expériences, s'ouvrir à d'autres recherches expérimentales », note Nicolas Cochard. Malgré de nombreux exercices d'équilibristes sur le terrain des finances, la vitesse de croisière est assez conséquente : une exposition par mois avec une relâche l'été.
Depuis le début 1994, un nouveau lieu, rue des Couples, à un jet de pierre de la place du Corbeau, a été investi : un ancien garage - 200 m² - dont le loyer grève une part importante du budget de l'association. Sur un volume cumulé de subventions annuelles de la Ville et de la DRAC de 60 000 à 80 000F, le local en absorbe entre la moitié et les deux-tiers -42.000F. « La situation est devenue plus critique pour nous parce que jusqu'à maintenant nous avions un apport personnel qui nous permettait de dégager des moyens pour nos différentes manifestations. Mais ce fonds propre est désormais épuisé. »
Une mise en réseau opérante
Une précarité financière qui intervient alors même que l'équipe a le sentiment de progresser dans la voie d'une véritable mise en réseau nationale et internationale du Faubourg. « Les ouvertures se multiplient. On a des contacts en Russie, en Lituanie, à Paris, à Lyon... Des projets tournés en direction de jeunes artistes développant des problématiques contemporaines s'accumulent. Il ne s'agit pas de budgets faramineux. On se débrouille. On loge les gens chez nous. Mais rien que de payer un billet de train, ce qui est le minimum, ça prend des proportions graves », râle Michel Gaillot. Malgré tout, l'aventure continue. « Même si parfois on se demande s'il ne vaut pas mieux jeter l'éponge », dit Bruno Dulibine qui s'interroge à haute voix sur l'absence de la région et du département dans le subventionnement d'une association dont la spécifité -très tendances nouvelles- dans le panorama de la création régionale est reconnue. Evoluant sur le terrain de l'écoute interdisciplinaire, Le Faubourg a également ouvert ses portes à des concerts et des séances de cinéma expérimental. « Ça nous amène d'autres publics. On aime bien. » :
Serge Hartmann
Le Faubourg : 13, rue des Couples à Strasbourg. * 03 88 37 08 72.
Fondée il y a cinq ans par un groupe d'artistes issus des arts déco, l'association strasbourgeoise Le Faubourg aborde un cap difficile de sa jeune existence. Avec le paradoxe d'une reconnaissance artistique dépourvue d'un vrai soutien financier. Le ton est un peu désabusé : « C'est vrai que le travail qu'on réalise est salué un peu partout. Le prix du CEAAC qui nous été accordé en 95 en témoigne. Mais ce qui nous manque cruellement, ce sont les moyens. Sur ce plan-là, l'aide est ridicule. » Membre-fondateur du Faubourg, Léonore Bonaccini résume assez bien l'état d'esprit qui prévaut au sein du groupe : une exaspération liée à de nouveaux projets de plus en plus fragilisés. « Des expositions qu'on voulait mener avec des artistes ont dû être abandonnées faute d'un minimum de financement », ajoute Bruno Dulibine qui se voit mal inviter des plasticiens au Faubourg en leur demandant d'en assurer les frais. « C'est pas comme ça qu'on bosse ! » Créée en 1992 à l'initiative d'une dizaine d'étudiants de l'école des arts décoratifs de Strasbourg, « Le Faubourg » -l'association était alors installée au Faubourg de Pierre- avait d'abord pour but de permettre au groupe de présenter le propre travail de ses membres dans un lieu géré collectivement. « Avec le temps, on s'est de plus en plus tournés vers la jeune scène artistique, pour faire circuler d'autres expériences, s'ouvrir à d'autres recherches expérimentales », note Nicolas Cochard. Malgré de nombreux exercices d'équilibristes sur le terrain des finances, la vitesse de croisière est assez conséquente : une exposition par mois avec une relâche l'été.
Depuis le début 1994, un nouveau lieu, rue des Couples, à un jet de pierre de la place du Corbeau, a été investi : un ancien garage - 200 m² - dont le loyer grève une part importante du budget de l'association. Sur un volume cumulé de subventions annuelles de la Ville et de la DRAC de 60 000 à 80 000F, le local en absorbe entre la moitié et les deux-tiers -42.000F. « La situation est devenue plus critique pour nous parce que jusqu'à maintenant nous avions un apport personnel qui nous permettait de dégager des moyens pour nos différentes manifestations. Mais ce fonds propre est désormais épuisé. »
Une mise en réseau opérante
Une précarité financière qui intervient alors même que l'équipe a le sentiment de progresser dans la voie d'une véritable mise en réseau nationale et internationale du Faubourg. « Les ouvertures se multiplient. On a des contacts en Russie, en Lituanie, à Paris, à Lyon... Des projets tournés en direction de jeunes artistes développant des problématiques contemporaines s'accumulent. Il ne s'agit pas de budgets faramineux. On se débrouille. On loge les gens chez nous. Mais rien que de payer un billet de train, ce qui est le minimum, ça prend des proportions graves », râle Michel Gaillot. Malgré tout, l'aventure continue. « Même si parfois on se demande s'il ne vaut pas mieux jeter l'éponge », dit Bruno Dulibine qui s'interroge à haute voix sur l'absence de la région et du département dans le subventionnement d'une association dont la spécifité -très tendances nouvelles- dans le panorama de la création régionale est reconnue. Evoluant sur le terrain de l'écoute interdisciplinaire, Le Faubourg a également ouvert ses portes à des concerts et des séances de cinéma expérimental. « Ça nous amène d'autres publics. On aime bien. » :
Serge Hartmann
Le Faubourg : 13, rue des Couples à Strasbourg. * 03 88 37 08 72.