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11 au 28 septembre 2013 - Salve pour un temps présent - Elise Alloin, Boris Détraz, David Droubaix, Alexis Ernaux, Elsa Farbos, Makiko Furuichi, Johnny Gaitée, Louis Granet, Bruno Grasser, Chisato Ishiyama et Anne-Sophie Yacono
La peinture, balle tirée du passé, fuse au sein du présent à la vitesse de l’histoire. Puisqu’il détermine la puissance de sa course, le geste de chacun des tireurs a son importance, les images devant retentir à leur maximum.
La reconfiguration du geste pictural, en particulier le geste véhément des expressionnistes, dans notre rapport à l’image, permet de lier l’art aux différents éléments composant notre contemporanéité : nouvelles technologies, culture populaire, omniprésence de l’image... ; et ceci avec la force de frappe d’une tradition lourde de plusieurs siècles.
Voici donc réunis onze jeunes artistes, issus de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Nantes Métropole, de la Haute École des Arts du Rhin et de l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre.
Ce groupe reste entièrement désuni par la dispersion des gestes et le chaos des possibles. Il se rassemble cependant autour d’un même désir de faire jouer la peinture vers une autre fin, aux éclats des coups tirés en l’honneur du présent.
Nous renversons dans l’image, (…). Nous nous renversons dans l’image. L’expressionnisme et sa difficile actualité, ce que la main nous offre comme possible et que la machine nous ôte. Le côté machinal ferait tendre l’expressionnisme à une litanie. Enthousiasme du saisissement et retour sur sensation, le geste pictural face à ce dilemme se reconfigure. De Kooning se fait voler ses traits par la gomme de Rauschenberg et le numérique contrôle son erreur et rajoute une strate. Celle d’un « glitch », mélange aléatoire des données numériques de l’image. David Droubaix rationalise ce que nous nous évertuons à détruire. Les gestes sont violents ou se maitrisent, mais se heurtent par ce qui vient en face, par ce qui remet en question nos propres gestes. Nos histoires déplacent des images, des montages. Nous donnons à voir le décor d’une citadelle de l’Histoire qui tourne à vide. De grandes élancées qui se restreignent mais qui veulent. Ainsi des gestes qui ne se prennent pas pour posture, des gestes qui sont matière à réflexion. Et l’expressionnisme qui s’annihile.
Alexis Ernaux, Johnny Gaitée, Boris Détraz.
Tumblr de l'expo : http://salvepresent.tumblr.com/
Salve pour un temps présent
Avec Elise Alloin, Boris Détraz, David Droubaix, Alexis Ernaux, Elsa Farbos, Makiko Furuichi, Johnny Gaitée, Louis Granet, Bruno Grasser, Chisato Ishiyama et Anne-Sophie Yacono
Cycle Atelier d’Anticipation Économique 2013, réalisé en partenariat avec la HEAR - ESADS Strasbourg
du 11 au 28 septembre 2013
tous les jours sauf dim et lundi
de 15h à 19h
Entrée libre
Vernissage mercredi 11 septembre à 18h
Au Syndicat Potentiel, 13 rue des couples à Strasbourg
T. +33 0(3) 88 37 08 72
Réalisé en partenariat avec la HEAR - ESADS Strasbourg
avec le soutien du Ministère de la Culture - DRAC Alsace, du Conseil Général du Bas-Rhin et la Ville de Strasbourg.
Ce projet a obtenu un soutien du CROUS Strasbourg.
Le Syndicat Potentiel est membre de Versant Est (Réseau Art contemporain Alsace) et de la FRAAP (Fédération des Réseaux et Associations d'Artistes Plasticiens)
Elise Alloin
Elise Alloin
1971, vit et travaille à Strasbourg
http://www.elisealloin.com/
Formation
2013 DNSEP/Master Art à la HEAR, Strasbourg
Expositions collectives
2012 L’amour du risque, Frac Alsace, No Name, Sélestat.
2011 Übersetzung, invitation de Claude Hortzmann, Wilhelmatelier, Stuttgart (D)
Remise en jeu, dialogue avec Esther Ernst (CH), Regionale 12, La Kunsthalle, Mulhouse
Autorités, dialogue avec Emeline Galhac, Syndicat Potentiel, Strasbourg
N’oubliez pas d’apporter du papier !, éditions d’artistes ESAD, Strasbourg
Des corps Décors, Musée historique, Strasbourg
Exposition en IV actes, commissaire : Sophie Kaplan, Accélérateur de Particules, Strasbourg
Séance tenante, Frac Alsace, Sélestat
Trois cents kilos, entre-temps du Schauffenster, Sélestat
Richard Deacon’s workshop, ESAD, Strasbourg
2010 Résonances, Musée du Florival, Guebwiller
Fractales, Frac Alsace, Sélestat
2009 the matrix dream, corps-espace-mouvement, Le Maillon, Strasbourg
Se poser la question du lieu. Ce terme inclut à mon sens la relation qu'un individu ou un groupe établit physiquement et mentalement avec un environnement. Un lieu est en relation avec la conscience et la mémoire d'expériences spatiales, avec la faculté humaine à habiter les espaces. Mes travaux récents naissent d'émotions formées dans des zones de no man's land, des sites oubliés, contaminés, désertés qui sont devenus des nonlieux. Je tente, avec des moyens plastiques, et en créant des espaces spécifiques, d'offrir pour le visiteur, les conditions favorables à développer des lieux.
Bruno Grasser
Texte à venir
Boris Détraz
Né en 1985 - Vit et travaille à Nantes, FR
www.borisdetraz.com
Formation :
2012 - DNSEP - ENSBA Nantes Métropole
2010 - DNAP - ERBA Rouen
Expositions :
2013 (à venir) - Décongélations prématurées - Atelier Alain Lebras, Nantes 2012 - Pintzelen Zarata, Mailiu Isiltasuna - Ateliers Millefeuilles, Nantes - Immondes oeuvres de jeunesse - Galerie de l’ENSBANM, Nantes
Pot et crâne - 2012
Huile sur toile - 230 x 170 cm
Mon travail s’oriente maintenant vers une esthétique a priori inadéquate, une élégance lourde et douteuse; il s’articule selon un rapport spécifique à l’esthétique des bandes dessinées, à une géométrie agressive, au grotesque, aux masques.
La plupart de mes peintures sont maintenant réalisées avec une facture classiquement expressionniste, au sens où j’imagine qu’on peut même leur trouver quelque chose de daté, chargé de résurgences issues de l’«art moderne». Ce n’est évidemment pas quelque chose qui me gêne en soi.
Cette peinture peut même avoir valeur de manifeste en ce sens : l’idée de la vanité, de la nature morte semble issue de la peinture classique. Même, ce crâne de cerf est utilisé comme crâne (donc comme élément de vanité) mais peut aussi être vu comme lien avec Courbet ; semblablement, le pot à pinceaux indique qu’il s’agit d’une peinture qui traite de peinture, mais est aussi une reprise exorcisée du pot à pinceaux de De Kooning peint de façon illusionniste par Jasper Johns. En résumé, je tente de jouir de la matière ; et de partager cette joie.
David Droubaix
Né en 1985 - Vit et travaille à Lille et Nantes, FR
www.daviddroubaix.com
Formation :
2012 - DNSEP - ENSBA Nantes Métropole 2009 - MASTER Esthétique, pratique et théorie des arts contemporains - Lille III
Expositions :
2012 - Les Détectives sauvages - Standards, Rennes
2011 - Que sera, sera - Atelier Alain Lebras, Nantes
- Ailleurs, si j’y suis - Galerie de l’ENSBANM, Nantes
- Welcome on Board - Alstom Halle 6, Nantes
- Rough out - Marfa School of Art - Marfa, EU
2010 - Convocation au tribunal des prud’hommes - Hôtel particulier, Nantes
- Stock it-Nice nights - Alstom Halle 5, Nantes
Corrupt Rauschenberg - 2012
Impression numérique sur dibon - 64,5 x 55,5 cm
Mon travail s’attache à l’analyse des mécanismes qui engendrent la dégradation, l’altération, la corruption, la falsification des images. Comment une image est-elle affectée et qu’advient-il de cette dernière, dès lors qu’elle l’est. Les images invoquées sont de natures diverses – peintures, photographies, images de presse, textes, etc. – et les affections qu’elles subissent ne le sont pas moins. Une image endommagée, effacée ne laisse jamais place au vide. Elle n’est pas perdue, mais juste transformée. Elle est rendue autre. Mais faut-il s’accommoder de cet autre ; faut-il simplement faire « avec » ? Rien n’est moins sûr. Ce qui importe davantage, c’est la mise à jour du processus qui a transformé cette image, qui l’a rendue autre. Que reste-t-il des images?
Mon propos n’est pas de redonner le sens initial des images, j’exploite le manque qui les occupe. Finalement il n’y a pas de manque, pas de dégradation formelle et contextuelle mais une altération, au sens étymologique du terme, on se situe dans l’autre, dans l’altérité.
Pour ce qui est de la pièce « Corrupt Rauschenberg » : Une reproduction informatique d’Erased de Kooning Drawing a été altérée suite à une erreur informatique. En 1952, Robert Rauschenberg demandait à Willem de Kooning un de ses dessins pour l’effacer, acte d’altération sur une oeuvre par un procédé qui fait lui aussi oeuvre, acte à la fois «iconoclaste» et de reprise. Le geste humain d’effacement se substitue ici au traitement informatique d’une l’information corrompue et offre un changement, une modification vers une autre forme, une nouvelle étape dans le «devenir autre» de cette pièce en lien avec nos techniques contemporaines et leurs limites. L’image ainsi obtenue est rematérialisée aux dimensions de l’oeuvre première. (25,25 x 21,75 pouces)
Alexis Ernaux
Né en 1988 - Vit et travaille à Nantes, FR
Formation :
2012 - DNSEP - ENSBA Nantes Métropole
2010 - DNAP - ENSBA Nantes Métropole
Expositions :
2011 - UP TO YOU - Ateliers Félix Thomas, Nantes
Voile - 2012
Acrylique sur toile libre - dimensions variables
(Nu, remuant les ondes de remous, les mains déjà roussies à brasser le courant, les linges malmenés pendent maintenant exposés au soleil à de lourdes branches - je revois ces peintures de La Vierge à l’enfant. On y pendait, étirés entre deux arbres, un linge où la Vierge prenait la pose: balbutiements visionnaires de la photographie et étouffement du paysage, balbutiement d’un passage à décomposer (Cézanne)
(Les replis sont des incises. Vallées endormies sous les brouillards, nous à la lisière, les pieds dans le flou) (Le pli: geste de l’écriture du dessin et de la peinture dans son indétermination à trouver un fond, une finalité, dans son incapacité à le trouver ce pli qui conclurait l’impossible) (Je me souviens avoir voulu dresser un langage des plis dans le métro à Paris; ces retors, ces couverts, ces contractures, aussi passagères que cette idée de répertoire -langage qu’Huxley élève au rang de «hiéroglyphe», de «mystère de l’être pur») (Comme ces vallées ou ces montagnes, cette parenthèse enchevêtrée dans d’autres est un pli)
Elsa Farbos
Née en 1987 - Vit et travaille à Strasbourg, FR
www.elsafarbos.com
Formation :
2012 - DNSEP - Haute Ecole des Arts du Rhin, Strasbourg 2010 - DNAP - ENSBA Nantes Métropole
Expositions :
2013 (à venir)-Régionale 13 - Kunsthaus, Freiburg en Breisgau, Allemagne et Visarte-basel, Bâle, Suisse
2012 - Round 2, après Nicolas de Leyde - Musée l’Oeuvre Notre Dame, Strasbourg - Nuit des Musées - Musée l’Oeuvre Notre Dame, Strasbourg
2011 - Mondemon - Syndicat Potentiel, Strasbourg - Objection - CEAAC, Strasbourg - La Peau de l’ours - Musée Zoologique,Strasbourg - Avant-première - ESADS, Strasbourg
Crânes brûlés - 2012
Quatre éléments papier - 15x14x17 chaque élément
Mon travail commence dans un rapport frontal avec l’objet ou le matériau qui me fait face. Le comportement du matériau, sa résistance c’est ce qui définit pour moi sa façon d’ « être ». Ici, une feuille de papier se tient comme une image. Brûler, pour révéler l’image qui sommeille en elle. Mais le geste bientôt s’empare de l’image. Ce qui s’annonce comme pictural, le rendu des tâches formées par les brûlures sur la feuille, m’est insuffisant. Froisser, plier, déchirer, l’action saisit l’image et l’expression se continue dans la tridimensionnalité.
Makiko Furuichi
Née en 1987 - Vit et travaille à Nantes, FR
www.makikof.weebly.com
Formation :
2011 - DNSEP - ENSBA Nantes Métropole
2009 - BFA Painting, Ecole des Beaux-arts de Kanazawa
Expositions :
2013 (à venir) - Décongélations prématurées - Atelier Alain Lebras, Nantes 2012 - TV, Sculpture, Karaoké - Ateliers Félix Thomas
2011 - Departures - Maison des Chercheurs Étrangers, Nantes
- Contemporanee-essefossiarte? - Bologne, Italie - Yeswhere - Ateliers Félix Thomas, Nantes - Clou 8 - l’Atelier, Nantes - Exposition sur Table - École d’Architecture, Nantes
- Croisement Numérique 6 - Galerie des Franciscains, Saint-Nazaire
- Le Dégoût du Temple - Temple du Goût, Nantes
2010 - Double Vision - Lieu Unique, Nantes
- Real Presence - Belgrade, Serbie - Itinéraire Nantes-Japon - Cosmopolis, Nantes - Retransmissions 4 - Temple du Goût, Nantes
2009 - New Generation - Art Space Kimura, Tokyo - Young Artists ISE Cultural Foundation Support - Tokyo
2008 - ASK? Film Festival - Art Space Kimura - Tokyo
Costumes (dyptique) - 2012
Huile sur toile - 32x46cm chacun
L’un des axes de mon travail plastique pourrait être la question de la liberté, qu’elle soit en art ou dans nos rapports sociaux. J’ai longtemps laissé la couleur évoluer d’elle-même, de façon presque organique, par la tache librement jetée sur la toile ; en réponse à cette liberté formelle, j’ai peint et dessiné, dans des couleurs vives, des êtres joyeux, impatients et animalisés – l’animalité représentant pour moi une possibilité de liberté sur laquelle les humains pourraient prendre modèle.
Ici, j’ai pris cette façon de faire à rebours : à la place d’animaux, ce sont des mannequins sans tête, portant de banals costumes de bureau. Ces peintures ont pour base des photographies de magazine : ainsi, cette fois, la touche est maitrisée, la matière s’agite mais est endiguée, contenue.
Je porte un regard amusé sur ces mannequins. Ils me font penser à ces hommes en costume, d’apparence égale, aux visages interchangeables : leur corps et leurs aspirations restant engoncés dans ces vêtements à l’étonnante uniformité. Où leur esprit flotte-t-il, si leur tête n’est pas posée sur leur cou ?
Johnny Gaitée
Né en 1984 - Vit et travaille à Strasbourg et Nantes, FR
Formation :
2012 - DNSEP - ENSBA Nantes Métropole
2010 - DNAP - ENSA Nantes Métropole
Expositions :
2013 (à venir) - Marble and Celluloid - L’Atelier, Nantes
2012 - The Fawn, The Ford, The Stretching & The Rose - Jardin des Plantes, Nantes
2010 - Real Presence - Belgrade, Serbie
Méta Culpa - 2012
Impression numérique encadrée - 100x77cm
Pour continuer à faire, dans le monde que je considère être en ruine, je choisis parmi les images. Celle qui - tirée d’une carte postale du fauteuil de Sigmund Freud - informerait par sa présence, être un des fragments de l’expression d’une pensée qui aurait contribué aux mouvements d’un ordre moral vieillissant. En procédant manuellement à la diffusion altérée de l’encre, qui recouvre le papier imprimé (avec une simple goutte d’eau), je veux soulever à nouveau les interrogations que je ne saurais résoudre en ne faisant que regarder l’image d’origine. Faire, est je pense la seule possibilité pour l’artiste d’éclairer les images qui le travaillent. C’est avec l’image de ce fauteuil anthropomorphique commandé par le père fondateur de la psychanalyse que je veux jouer. Quant à la forme ectoplasmique, elle permettrait chez les regardeurs de déclencher d’autres images des histoires qu’ils peuvent s’approprier afin de mieux les dépasser, je l’espère.
Chisato Ishiyama
Née en 1984 - Vit et travaille à Bruxelles, BE
Formation :
2010 - Master - ENSAV La Cambre
2008 - Licence en art, Université des Beaux-arts de Kanazawa
Expositions :
2011 - Transition - SMart, Bruxelles
2010 - Terminal Beauty - Naked State, Bruxelles
- The End of Education - Recyclart, Bruxelles
2009 - Toward a Glance - Gallery Olga Golokhova, Gand, Belgique
- Two Openings - Hôtel Noailles, Bruxelles
2006 - I Like Drawing - Nancy, France
2004 - Art Bomb - Kanazawa, Japon
Re-production - Ré-duction (Point of View) - 2012
Crayon sur papier - dimensions variables
Reproduction : Deux types d’images m’intéressent. Celles diffusées par différents médias, créant entre le public et les faits une sorte d’interface par la diffusion de copies, et les images artistiques basées sur la récupération d’images existantes. La question centrale de mon travail est la reproduction. Je déplace des images (originales ou déjà reproduites) du lieu de leur diffusion au lieu du tableau. Par la photocopie de l’image, et l’emploi d’une grille, je la reporte sur le tableau. Avec le moins de déformations, je reproduis l’image avec de multiples couches de tempera et d’huile. Il y a une vanité à peindre la reproduction d’une reproduction. De même, j’atténue la clarté de l’original, et avec insouciance, fais errer cette image, arrachée de sa légende. Les images se différencient par l’épaisseur de la tempera, la tonalité de la couleur et leur simple recadrage. Ce qui m’importe est de remettre en question le rôle des images, une fois reproduites en peinture et non de triompher de ces images ou d’en produire une sorte de poésie.
Anne-Sophie Yacono
Née en 1987 - Vit et travaille à Nantes, FR
Formation :
2011 - DNSEP - ENSBA Nantes Métropole
2009 - DNAP - ENSBA Nantes Métropole
Exposition :
2013 (à venir) - Décongélations prématurées - Atelier Alain Lebras, Nantes 2012 - Pintzelen Zarata, Mailiu Isiltasuna - Ateliers Millefeuilles, Nantes
- Boring 2 - Ateliers Félix Thomas, Nantes
- Immondes Oeuvres de Jeunesse - Galerie de l’ENSBANM, Nantes
2011 - Petit marché de l’art - Rayon Vert, Nantes - Mets tes talons et va faire un G.R.! - Ateliers
Félix Thomas, Nantes - Exposition sur Table - Ecole d’Architecture de Nantes
2010 - Retransmissions 3 - Nantes
- Real Presence - Belgrade, Serbie
Ensemble Chatteland (extrait) - 2011
Lithographie - 50x70cm chacun
La plupart de mes compositions nécessitent une fréquentation. Les «personnages», ou plutôt les formes humaines, ne sortent de la fournaise de chair que si l’on s’y attarde et si l’on se plonge dedans.
Ma peinture se veut de respirer comme de la chair à vif. Elle se traite comme une caresse et s’oppose à ma pratique du dessin qui elle est plus de l’ordre de la violence et de la coupure, et cela toujours dans une idée d’érotisme voire même de transfert auto érotique.
La peau et la chair sont centrales dans mon travail. En effet, quand je fais de la lithographie, je considère le grain préparé au préalable de la pierre comme étant sa peau. J’utilise ce grain afin d’établir un lien sensuel entre mon action de dessin, que je considère comme incisive, et cette peau rugueuse et puissante qui la rend aussi douce qu’une caresse, par opposition de forces. Mon rapport au dessin est aussi souligné par la ligne sérigraphiée sur la pierre, visible dans les cartes présentée ici avec l’ensemble Chatteland : le trait de la carte coupe et essaye de structurer l’ensemble du «paysage», situé entre mou et volatile. Ce trait tente de le contenir en vain comme par le biais d’une corde serrée, destinée à l’étouffer voire à retarder sa fuite hors du champ visuel. En effet, ce paysage n’en fait qu’à sa tête, et l’intègre en douceur dans sa composition tout en gardant sa liberté de flottement.
J’ai créé dans mon travail un univers permettant l’expression de ce dévoilement érotique expliqué plus haut : il s’appelle Chatteland. Celui-ci s’assimile à l’idée de l’enfer, selon une vision très personnelle de ce lieu de punition et de répression, devenu ici un lieu de plaisir. D’ailleurs la plupart de ses composantes font honneur au sexe féminin de manière plus ou moins explicite. Ce monde, situé entre celui des extra-terrestres et le parc d’attraction, s’inspire à la fois d’œuvres se trouvant autour de la sphère définie par le «mal» ainsi que d’œuvres abordant la science-fiction au sens large du terme.
La reconfiguration du geste pictural, en particulier le geste véhément des expressionnistes, dans notre rapport à l’image, permet de lier l’art aux différents éléments composant notre contemporanéité : nouvelles technologies, culture populaire, omniprésence de l’image... ; et ceci avec la force de frappe d’une tradition lourde de plusieurs siècles.
Voici donc réunis onze jeunes artistes, issus de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Nantes Métropole, de la Haute École des Arts du Rhin et de l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre.
Ce groupe reste entièrement désuni par la dispersion des gestes et le chaos des possibles. Il se rassemble cependant autour d’un même désir de faire jouer la peinture vers une autre fin, aux éclats des coups tirés en l’honneur du présent.
Nous renversons dans l’image, (…). Nous nous renversons dans l’image. L’expressionnisme et sa difficile actualité, ce que la main nous offre comme possible et que la machine nous ôte. Le côté machinal ferait tendre l’expressionnisme à une litanie. Enthousiasme du saisissement et retour sur sensation, le geste pictural face à ce dilemme se reconfigure. De Kooning se fait voler ses traits par la gomme de Rauschenberg et le numérique contrôle son erreur et rajoute une strate. Celle d’un « glitch », mélange aléatoire des données numériques de l’image. David Droubaix rationalise ce que nous nous évertuons à détruire. Les gestes sont violents ou se maitrisent, mais se heurtent par ce qui vient en face, par ce qui remet en question nos propres gestes. Nos histoires déplacent des images, des montages. Nous donnons à voir le décor d’une citadelle de l’Histoire qui tourne à vide. De grandes élancées qui se restreignent mais qui veulent. Ainsi des gestes qui ne se prennent pas pour posture, des gestes qui sont matière à réflexion. Et l’expressionnisme qui s’annihile.
Alexis Ernaux, Johnny Gaitée, Boris Détraz.
Tumblr de l'expo : http://salvepresent.tumblr.com/
Salve pour un temps présent
Avec Elise Alloin, Boris Détraz, David Droubaix, Alexis Ernaux, Elsa Farbos, Makiko Furuichi, Johnny Gaitée, Louis Granet, Bruno Grasser, Chisato Ishiyama et Anne-Sophie Yacono
Cycle Atelier d’Anticipation Économique 2013, réalisé en partenariat avec la HEAR - ESADS Strasbourg
du 11 au 28 septembre 2013
tous les jours sauf dim et lundi
de 15h à 19h
Entrée libre
Vernissage mercredi 11 septembre à 18h
Au Syndicat Potentiel, 13 rue des couples à Strasbourg
T. +33 0(3) 88 37 08 72
Réalisé en partenariat avec la HEAR - ESADS Strasbourg
avec le soutien du Ministère de la Culture - DRAC Alsace, du Conseil Général du Bas-Rhin et la Ville de Strasbourg.
Ce projet a obtenu un soutien du CROUS Strasbourg.
Le Syndicat Potentiel est membre de Versant Est (Réseau Art contemporain Alsace) et de la FRAAP (Fédération des Réseaux et Associations d'Artistes Plasticiens)
Elise Alloin
Elise Alloin
1971, vit et travaille à Strasbourg
http://www.elisealloin.com/
Formation
2013 DNSEP/Master Art à la HEAR, Strasbourg
Expositions collectives
2012 L’amour du risque, Frac Alsace, No Name, Sélestat.
2011 Übersetzung, invitation de Claude Hortzmann, Wilhelmatelier, Stuttgart (D)
Remise en jeu, dialogue avec Esther Ernst (CH), Regionale 12, La Kunsthalle, Mulhouse
Autorités, dialogue avec Emeline Galhac, Syndicat Potentiel, Strasbourg
N’oubliez pas d’apporter du papier !, éditions d’artistes ESAD, Strasbourg
Des corps Décors, Musée historique, Strasbourg
Exposition en IV actes, commissaire : Sophie Kaplan, Accélérateur de Particules, Strasbourg
Séance tenante, Frac Alsace, Sélestat
Trois cents kilos, entre-temps du Schauffenster, Sélestat
Richard Deacon’s workshop, ESAD, Strasbourg
2010 Résonances, Musée du Florival, Guebwiller
Fractales, Frac Alsace, Sélestat
2009 the matrix dream, corps-espace-mouvement, Le Maillon, Strasbourg
Se poser la question du lieu. Ce terme inclut à mon sens la relation qu'un individu ou un groupe établit physiquement et mentalement avec un environnement. Un lieu est en relation avec la conscience et la mémoire d'expériences spatiales, avec la faculté humaine à habiter les espaces. Mes travaux récents naissent d'émotions formées dans des zones de no man's land, des sites oubliés, contaminés, désertés qui sont devenus des nonlieux. Je tente, avec des moyens plastiques, et en créant des espaces spécifiques, d'offrir pour le visiteur, les conditions favorables à développer des lieux.
Bruno Grasser
Texte à venir
Boris Détraz
Né en 1985 - Vit et travaille à Nantes, FR
www.borisdetraz.com
Formation :
2012 - DNSEP - ENSBA Nantes Métropole
2010 - DNAP - ERBA Rouen
Expositions :
2013 (à venir) - Décongélations prématurées - Atelier Alain Lebras, Nantes 2012 - Pintzelen Zarata, Mailiu Isiltasuna - Ateliers Millefeuilles, Nantes - Immondes oeuvres de jeunesse - Galerie de l’ENSBANM, Nantes
Pot et crâne - 2012
Huile sur toile - 230 x 170 cm
Mon travail s’oriente maintenant vers une esthétique a priori inadéquate, une élégance lourde et douteuse; il s’articule selon un rapport spécifique à l’esthétique des bandes dessinées, à une géométrie agressive, au grotesque, aux masques.
La plupart de mes peintures sont maintenant réalisées avec une facture classiquement expressionniste, au sens où j’imagine qu’on peut même leur trouver quelque chose de daté, chargé de résurgences issues de l’«art moderne». Ce n’est évidemment pas quelque chose qui me gêne en soi.
Cette peinture peut même avoir valeur de manifeste en ce sens : l’idée de la vanité, de la nature morte semble issue de la peinture classique. Même, ce crâne de cerf est utilisé comme crâne (donc comme élément de vanité) mais peut aussi être vu comme lien avec Courbet ; semblablement, le pot à pinceaux indique qu’il s’agit d’une peinture qui traite de peinture, mais est aussi une reprise exorcisée du pot à pinceaux de De Kooning peint de façon illusionniste par Jasper Johns. En résumé, je tente de jouir de la matière ; et de partager cette joie.
David Droubaix
Né en 1985 - Vit et travaille à Lille et Nantes, FR
www.daviddroubaix.com
Formation :
2012 - DNSEP - ENSBA Nantes Métropole 2009 - MASTER Esthétique, pratique et théorie des arts contemporains - Lille III
Expositions :
2012 - Les Détectives sauvages - Standards, Rennes
2011 - Que sera, sera - Atelier Alain Lebras, Nantes
- Ailleurs, si j’y suis - Galerie de l’ENSBANM, Nantes
- Welcome on Board - Alstom Halle 6, Nantes
- Rough out - Marfa School of Art - Marfa, EU
2010 - Convocation au tribunal des prud’hommes - Hôtel particulier, Nantes
- Stock it-Nice nights - Alstom Halle 5, Nantes
Corrupt Rauschenberg - 2012
Impression numérique sur dibon - 64,5 x 55,5 cm
Mon travail s’attache à l’analyse des mécanismes qui engendrent la dégradation, l’altération, la corruption, la falsification des images. Comment une image est-elle affectée et qu’advient-il de cette dernière, dès lors qu’elle l’est. Les images invoquées sont de natures diverses – peintures, photographies, images de presse, textes, etc. – et les affections qu’elles subissent ne le sont pas moins. Une image endommagée, effacée ne laisse jamais place au vide. Elle n’est pas perdue, mais juste transformée. Elle est rendue autre. Mais faut-il s’accommoder de cet autre ; faut-il simplement faire « avec » ? Rien n’est moins sûr. Ce qui importe davantage, c’est la mise à jour du processus qui a transformé cette image, qui l’a rendue autre. Que reste-t-il des images?
Mon propos n’est pas de redonner le sens initial des images, j’exploite le manque qui les occupe. Finalement il n’y a pas de manque, pas de dégradation formelle et contextuelle mais une altération, au sens étymologique du terme, on se situe dans l’autre, dans l’altérité.
Pour ce qui est de la pièce « Corrupt Rauschenberg » : Une reproduction informatique d’Erased de Kooning Drawing a été altérée suite à une erreur informatique. En 1952, Robert Rauschenberg demandait à Willem de Kooning un de ses dessins pour l’effacer, acte d’altération sur une oeuvre par un procédé qui fait lui aussi oeuvre, acte à la fois «iconoclaste» et de reprise. Le geste humain d’effacement se substitue ici au traitement informatique d’une l’information corrompue et offre un changement, une modification vers une autre forme, une nouvelle étape dans le «devenir autre» de cette pièce en lien avec nos techniques contemporaines et leurs limites. L’image ainsi obtenue est rematérialisée aux dimensions de l’oeuvre première. (25,25 x 21,75 pouces)
Alexis Ernaux
Né en 1988 - Vit et travaille à Nantes, FR
Formation :
2012 - DNSEP - ENSBA Nantes Métropole
2010 - DNAP - ENSBA Nantes Métropole
Expositions :
2011 - UP TO YOU - Ateliers Félix Thomas, Nantes
Voile - 2012
Acrylique sur toile libre - dimensions variables
(Nu, remuant les ondes de remous, les mains déjà roussies à brasser le courant, les linges malmenés pendent maintenant exposés au soleil à de lourdes branches - je revois ces peintures de La Vierge à l’enfant. On y pendait, étirés entre deux arbres, un linge où la Vierge prenait la pose: balbutiements visionnaires de la photographie et étouffement du paysage, balbutiement d’un passage à décomposer (Cézanne)
(Les replis sont des incises. Vallées endormies sous les brouillards, nous à la lisière, les pieds dans le flou) (Le pli: geste de l’écriture du dessin et de la peinture dans son indétermination à trouver un fond, une finalité, dans son incapacité à le trouver ce pli qui conclurait l’impossible) (Je me souviens avoir voulu dresser un langage des plis dans le métro à Paris; ces retors, ces couverts, ces contractures, aussi passagères que cette idée de répertoire -langage qu’Huxley élève au rang de «hiéroglyphe», de «mystère de l’être pur») (Comme ces vallées ou ces montagnes, cette parenthèse enchevêtrée dans d’autres est un pli)
Elsa Farbos
Née en 1987 - Vit et travaille à Strasbourg, FR
www.elsafarbos.com
Formation :
2012 - DNSEP - Haute Ecole des Arts du Rhin, Strasbourg 2010 - DNAP - ENSBA Nantes Métropole
Expositions :
2013 (à venir)-Régionale 13 - Kunsthaus, Freiburg en Breisgau, Allemagne et Visarte-basel, Bâle, Suisse
2012 - Round 2, après Nicolas de Leyde - Musée l’Oeuvre Notre Dame, Strasbourg - Nuit des Musées - Musée l’Oeuvre Notre Dame, Strasbourg
2011 - Mondemon - Syndicat Potentiel, Strasbourg - Objection - CEAAC, Strasbourg - La Peau de l’ours - Musée Zoologique,Strasbourg - Avant-première - ESADS, Strasbourg
Crânes brûlés - 2012
Quatre éléments papier - 15x14x17 chaque élément
Mon travail commence dans un rapport frontal avec l’objet ou le matériau qui me fait face. Le comportement du matériau, sa résistance c’est ce qui définit pour moi sa façon d’ « être ». Ici, une feuille de papier se tient comme une image. Brûler, pour révéler l’image qui sommeille en elle. Mais le geste bientôt s’empare de l’image. Ce qui s’annonce comme pictural, le rendu des tâches formées par les brûlures sur la feuille, m’est insuffisant. Froisser, plier, déchirer, l’action saisit l’image et l’expression se continue dans la tridimensionnalité.
Makiko Furuichi
Née en 1987 - Vit et travaille à Nantes, FR
www.makikof.weebly.com
Formation :
2011 - DNSEP - ENSBA Nantes Métropole
2009 - BFA Painting, Ecole des Beaux-arts de Kanazawa
Expositions :
2013 (à venir) - Décongélations prématurées - Atelier Alain Lebras, Nantes 2012 - TV, Sculpture, Karaoké - Ateliers Félix Thomas
2011 - Departures - Maison des Chercheurs Étrangers, Nantes
- Contemporanee-essefossiarte? - Bologne, Italie - Yeswhere - Ateliers Félix Thomas, Nantes - Clou 8 - l’Atelier, Nantes - Exposition sur Table - École d’Architecture, Nantes
- Croisement Numérique 6 - Galerie des Franciscains, Saint-Nazaire
- Le Dégoût du Temple - Temple du Goût, Nantes
2010 - Double Vision - Lieu Unique, Nantes
- Real Presence - Belgrade, Serbie - Itinéraire Nantes-Japon - Cosmopolis, Nantes - Retransmissions 4 - Temple du Goût, Nantes
2009 - New Generation - Art Space Kimura, Tokyo - Young Artists ISE Cultural Foundation Support - Tokyo
2008 - ASK? Film Festival - Art Space Kimura - Tokyo
Costumes (dyptique) - 2012
Huile sur toile - 32x46cm chacun
L’un des axes de mon travail plastique pourrait être la question de la liberté, qu’elle soit en art ou dans nos rapports sociaux. J’ai longtemps laissé la couleur évoluer d’elle-même, de façon presque organique, par la tache librement jetée sur la toile ; en réponse à cette liberté formelle, j’ai peint et dessiné, dans des couleurs vives, des êtres joyeux, impatients et animalisés – l’animalité représentant pour moi une possibilité de liberté sur laquelle les humains pourraient prendre modèle.
Ici, j’ai pris cette façon de faire à rebours : à la place d’animaux, ce sont des mannequins sans tête, portant de banals costumes de bureau. Ces peintures ont pour base des photographies de magazine : ainsi, cette fois, la touche est maitrisée, la matière s’agite mais est endiguée, contenue.
Je porte un regard amusé sur ces mannequins. Ils me font penser à ces hommes en costume, d’apparence égale, aux visages interchangeables : leur corps et leurs aspirations restant engoncés dans ces vêtements à l’étonnante uniformité. Où leur esprit flotte-t-il, si leur tête n’est pas posée sur leur cou ?
Johnny Gaitée
Né en 1984 - Vit et travaille à Strasbourg et Nantes, FR
Formation :
2012 - DNSEP - ENSBA Nantes Métropole
2010 - DNAP - ENSA Nantes Métropole
Expositions :
2013 (à venir) - Marble and Celluloid - L’Atelier, Nantes
2012 - The Fawn, The Ford, The Stretching & The Rose - Jardin des Plantes, Nantes
2010 - Real Presence - Belgrade, Serbie
Méta Culpa - 2012
Impression numérique encadrée - 100x77cm
Pour continuer à faire, dans le monde que je considère être en ruine, je choisis parmi les images. Celle qui - tirée d’une carte postale du fauteuil de Sigmund Freud - informerait par sa présence, être un des fragments de l’expression d’une pensée qui aurait contribué aux mouvements d’un ordre moral vieillissant. En procédant manuellement à la diffusion altérée de l’encre, qui recouvre le papier imprimé (avec une simple goutte d’eau), je veux soulever à nouveau les interrogations que je ne saurais résoudre en ne faisant que regarder l’image d’origine. Faire, est je pense la seule possibilité pour l’artiste d’éclairer les images qui le travaillent. C’est avec l’image de ce fauteuil anthropomorphique commandé par le père fondateur de la psychanalyse que je veux jouer. Quant à la forme ectoplasmique, elle permettrait chez les regardeurs de déclencher d’autres images des histoires qu’ils peuvent s’approprier afin de mieux les dépasser, je l’espère.
Chisato Ishiyama
Née en 1984 - Vit et travaille à Bruxelles, BE
Formation :
2010 - Master - ENSAV La Cambre
2008 - Licence en art, Université des Beaux-arts de Kanazawa
Expositions :
2011 - Transition - SMart, Bruxelles
2010 - Terminal Beauty - Naked State, Bruxelles
- The End of Education - Recyclart, Bruxelles
2009 - Toward a Glance - Gallery Olga Golokhova, Gand, Belgique
- Two Openings - Hôtel Noailles, Bruxelles
2006 - I Like Drawing - Nancy, France
2004 - Art Bomb - Kanazawa, Japon
Re-production - Ré-duction (Point of View) - 2012
Crayon sur papier - dimensions variables
Reproduction : Deux types d’images m’intéressent. Celles diffusées par différents médias, créant entre le public et les faits une sorte d’interface par la diffusion de copies, et les images artistiques basées sur la récupération d’images existantes. La question centrale de mon travail est la reproduction. Je déplace des images (originales ou déjà reproduites) du lieu de leur diffusion au lieu du tableau. Par la photocopie de l’image, et l’emploi d’une grille, je la reporte sur le tableau. Avec le moins de déformations, je reproduis l’image avec de multiples couches de tempera et d’huile. Il y a une vanité à peindre la reproduction d’une reproduction. De même, j’atténue la clarté de l’original, et avec insouciance, fais errer cette image, arrachée de sa légende. Les images se différencient par l’épaisseur de la tempera, la tonalité de la couleur et leur simple recadrage. Ce qui m’importe est de remettre en question le rôle des images, une fois reproduites en peinture et non de triompher de ces images ou d’en produire une sorte de poésie.
Anne-Sophie Yacono
Née en 1987 - Vit et travaille à Nantes, FR
Formation :
2011 - DNSEP - ENSBA Nantes Métropole
2009 - DNAP - ENSBA Nantes Métropole
Exposition :
2013 (à venir) - Décongélations prématurées - Atelier Alain Lebras, Nantes 2012 - Pintzelen Zarata, Mailiu Isiltasuna - Ateliers Millefeuilles, Nantes
- Boring 2 - Ateliers Félix Thomas, Nantes
- Immondes Oeuvres de Jeunesse - Galerie de l’ENSBANM, Nantes
2011 - Petit marché de l’art - Rayon Vert, Nantes - Mets tes talons et va faire un G.R.! - Ateliers
Félix Thomas, Nantes - Exposition sur Table - Ecole d’Architecture de Nantes
2010 - Retransmissions 3 - Nantes
- Real Presence - Belgrade, Serbie
Ensemble Chatteland (extrait) - 2011
Lithographie - 50x70cm chacun
La plupart de mes compositions nécessitent une fréquentation. Les «personnages», ou plutôt les formes humaines, ne sortent de la fournaise de chair que si l’on s’y attarde et si l’on se plonge dedans.
Ma peinture se veut de respirer comme de la chair à vif. Elle se traite comme une caresse et s’oppose à ma pratique du dessin qui elle est plus de l’ordre de la violence et de la coupure, et cela toujours dans une idée d’érotisme voire même de transfert auto érotique.
La peau et la chair sont centrales dans mon travail. En effet, quand je fais de la lithographie, je considère le grain préparé au préalable de la pierre comme étant sa peau. J’utilise ce grain afin d’établir un lien sensuel entre mon action de dessin, que je considère comme incisive, et cette peau rugueuse et puissante qui la rend aussi douce qu’une caresse, par opposition de forces. Mon rapport au dessin est aussi souligné par la ligne sérigraphiée sur la pierre, visible dans les cartes présentée ici avec l’ensemble Chatteland : le trait de la carte coupe et essaye de structurer l’ensemble du «paysage», situé entre mou et volatile. Ce trait tente de le contenir en vain comme par le biais d’une corde serrée, destinée à l’étouffer voire à retarder sa fuite hors du champ visuel. En effet, ce paysage n’en fait qu’à sa tête, et l’intègre en douceur dans sa composition tout en gardant sa liberté de flottement.
J’ai créé dans mon travail un univers permettant l’expression de ce dévoilement érotique expliqué plus haut : il s’appelle Chatteland. Celui-ci s’assimile à l’idée de l’enfer, selon une vision très personnelle de ce lieu de punition et de répression, devenu ici un lieu de plaisir. D’ailleurs la plupart de ses composantes font honneur au sexe féminin de manière plus ou moins explicite. Ce monde, situé entre celui des extra-terrestres et le parc d’attraction, s’inspire à la fois d’œuvres se trouvant autour de la sphère définie par le «mal» ainsi que d’œuvres abordant la science-fiction au sens large du terme.